La scène artistique contemporaine africaine est actuellement en pleine effervescence, avec des artistes à travers le continent qui font sensation avec des œuvres qui provoquent, impressionnent, inspirent et subvertissent. Voici notre liste de 10 artistes africains à surveiller. Voici notre liste de 10 artistes africains à connaître.
1. Aliou Diack – Sénégal
Aliou Diack a grandi dans un petit village sénégalais au milieu d’une forêt. À l’âge de dix ans, il déménage à Dakar. La nostalgie de la flore et de la faune de son village l’a inspiré à commencer à peindre et dessiner la forêt qui lui manquait tant.
Inspirations : Les animaux et la nature ; la relation symbiotique entre l’humanité et le monde naturel.
Pourquoi nous aimons son travail : Bien qu’ancré dans la terre par son utilisation de pigments naturels qu’il trouve localement ou fabrique lui-même, les œuvres de Diack ont également une qualité onirique et éthérée – comme un chemin de miettes de pain que le spectateur doit suivre à travers une forêt métaphorique. Enfant, le chemin de Diack vers l’école passait par la forêt où il pouvait entendre des oiseaux et des animaux, mais il avait trop peur de les regarder. Ce souvenir d’enfance se reflète dans son travail : ses figures animales ne sont pas toujours totalement reconnaissables, comme si vous marchiez à travers une forêt et, bien que vous puissiez les entendre, vous n’osez pas les observer de près. Selon Diack, lorsqu’il se trouve devant une toile blanche : « le pinceau devient une machette et la toile une sorte d’espace sombre et dangereux que je dois traverser en créant mon chemin. »
Photo by @jaakwaar
2. Carl-Edouard Keita – Côte d’Ivoire
Né à Abidjan et partageant actuellement son temps entre la ville de sa naissance et New York, la vie de Carl-Edouard Keita a pris un tournant inattendu lorsqu’il a étudié l’économie à Atlanta, avant de suivre un cours sur l’histoire de l’art africain qui a déclenché un éveil esthétique.
Inspirations : Tout, du cubisme à l’art primitif africain, le jazz et le constructivisme.
Pourquoi nous aimons son travail : Chaque dessin est une narration qui crée des liens entre les continents et les époques, documentant notre société mondialisée à travers des lignes, des courbes et des formes géométriques.
Photo by @nuits_balneaires
3. Cassi Namoda – Mozambique
Peintre de portraits et artiste performeuse mozambicaine, Cassi Namoda utilise la peinture pour tisser le personnel et l’historique dans des récits vibrants et oniriques. Née à Maputo, Namoda a vécu dans divers pays et son mode de vie nomade et son identité multiculturelle influencent son travail.
Inspirations : Le canon de l’art historique, la littérature, le cinéma, l’architecture, la mode, les religions indigènes africaines ainsi que les mythologies occidentales.
Pourquoi nous aimons son travail : Namoda marie les souvenirs avec des photographies d’archives pour créer des portraits de réalisme magique. Avant de se tourner vers les beaux-arts, elle a étudié la cinématographie à l’Academy of Art University de San Francisco, et cette influence est évidente dans son utilisation des cadres narratifs, de la narration et des personnages imaginés.
Photo of artist via : @artbasel by: @byjuhi @karimcrippa @parlez_vous_style
Photo of artist via @mothermag by: @xchiaralombardix
4. Zandile Tshabalala – Afrique du Sud
Zandile Tshabalala est une peintre figurative de Soweto, en Afrique du Sud, dont le travail réécrit le rôle que les femmes noires ont historiquement joué dans l’histoire de l’art.
Inspirations : Ses peintures font souvent référence à d’autres peintres du canon de l’art, comme Kerry James Marshall, Henri Rousseau et Njideka Akunyili-Crosby. Elle retravaille leurs peintures pour les adapter à son propre récit. D’autres inspirations incluent Beyoncé, sa mère et ses expériences personnelles.
Pourquoi nous aimons son travail : En peignant des femmes noires dans des espaces habituellement réservés aux femmes blanches dans l’histoire de l’art – par exemple, allongées sur des chaises longues dans les studios d’artistes – Tshabalala tente de les insérer dans le canon qui les a auparavant exclues et marginalisées.
Photo by @buka_andile
5. Amina Agueznay – Maroc
Amina Agueznay est une artiste multimédia dont le travail intègre des éléments d’architecture, de design, de mode, de joaillerie et de tissage artisanal. Née à Casablanca, elle vit et travaille désormais à Marrakech.
Inspirations : Agueznay a étudié et pratiqué l’architecture, et a aussi été formée en tant que créatrice de bijoux, avant de se tourner vers l’art. En raison de sa formation dans ces deux domaines, une caractéristique récurrente de son travail est sa capacité à naviguer facilement entre le miniature et le monumental. Chaque projet est une collaboration avec des artisans locaux.
Pourquoi nous aimons son travail : Ses installations tissées monumentales ont une qualité surnaturelle et immersive, rappelant des portes vers d’autres mondes. En 2024, elle a reçu le prestigieux prix Norval Sovereign African Art Prize pour son installation tissée en écorce de palmier, Portal #1, réalisée en collaboration avec des femmes berbères du sud du Maroc.
6 . Ange Dakouo – Mali
Ange Dakouo est un artiste multidisciplinaire dont le travail met en valeur les traditions maliennes tout en abordant des problématiques sociétales modernes.
Inspirations : Dakouo s’inspire des gris-gris, les amulettes que les chasseurs Donso maliens portent pour se protéger. Il incorpore souvent des journaux pliés (un hommage à son père, qui travaillait comme imprimeur) et du fil de coton noué.
Pourquoi nous aimons son travail : Ses tapisseries tissées évocatrices fusionnent les techniques artisanales traditionnelles de tissage et de teinture avec des cadres artistiques contemporains pour aborder l’injustice sociale. Chaque œuvre témoigne de sa conviction que l’art a le pouvoir de transformer la société et de lutter contre l’indifférence.
Photo via @afikaris_
7. Sungi Mlengeya – Tanzanie
Originaire de Dar es Salaam, en Tanzanie, Sungi Mlengeya est une artiste autodidacte qui a commencé sa carrière dans la finance avant de se tourner vers l’art. Ses peintures minimalistes de figures dans des teintes de brun et de noir regorgent souvent d’énergie cinétique.
Inspirations : Son travail rend hommage aux femmes de sa vie (famille, amies et connaissances) ainsi qu’à la joie et la liberté de la danse et du mouvement physique. C’est une exploration de ce que le corps peut exprimer sans mots.
Pourquoi nous aimons son travail : Bien que sa palette de couleurs soit minimaliste, ses sujets dansent à travers l’espace négatif, débordant d’expression et de vie. Plus souvent qu’autrement, elles maintiennent un contact visuel avec le spectateur, leurs regards incarnant un sens de défi et d’autonomisation.
8. Stacey Gillian Abe – Ouganda
Stacey Gillian Abe est une artiste contemporaine primée. Née à Kampala, où elle vit et travaille actuellement, son œuvre interroge les représentations des femmes noires (à la fois historiques et actuelles). Son travail traverse différents médiums : de la photographie à la peinture, à la sculpture, à l’art de la performance et aux médias mixtes.
Inspirations : L’identité, le genre, le mysticisme culturel et la spiritualité. Abe dit que ses concepts naissent plus ou moins d’un contexte personnel, puis sont exagérés, réduits, déformés ou désintégrés, ce qui modifie toutes les significations et interprétations possibles.
Pourquoi nous aimons son travail : Son travail présente souvent des corps féminins indigo frappants qui subvertissent les représentations conventionnelles des femmes noires. Le choix de la couleur indigo fait référence à la traite transatlantique des esclaves, où un morceau de tissu en indigo était valorisé comme équivalent à un corps noir.
Photo via @konfektmagazine By @eric_okurut
9. Zohra Opoku – Ghana
Née en Allemagne et vivant et travaillant actuellement à Accra, l’art de Zohra Opoku interroge sa double ascendance germano-ghanéenne. Elle utilise souvent des photographies de famille ainsi que des photographies d’elle-même qu’elle sérigraphie sur des tissus naturels pré-teints, qu’elle coud et brode à la main.
Inspiration : Son intérêt pour les textiles vient d’un parcours dans la mode ainsi que des souvenirs d’enfance de regarder sa mère et sa grand-mère coudre, tricoter et broder.
Pourquoi nous aimons son travail : Il explore la politique de la formation de l’identité personnelle de manière frappante et provocante. Son installation « Give Me Back My Black Dolls », par exemple, présente 100 poupées caucasiennes importées de Chine, teintes en noir avec de l’encre de chaussure nigériane et habillées de vêtements en batik ghanéen. Le titre de l’installation fait référence à une ligne du poète Léon-Gontran Damas et à l’absence de poupées noires dans les espaces d’enfance et à la manière dont cela influence notre perception de la beauté.
Photo via @marianeibrahimgallery
By : @nfoningraphy
10. Jean-David Nkot – Cameroun
Originaire du Cameroun, le peintre Jean-David Nkot explore le difficile sujet de la migration à travers des portraits émouvants et colorés de migrants peints sur des cartes ; les frontières des pays traversent souvent les corps de ses sujets. Il utilise divers médiums, notamment la peinture, la sérigraphie et l’encre de Chine.
Inspiration : Des peintres figuratifs émouvants comme Francis Bacon, Jenny Saville, Zhang Dali.
Pourquoi nous aimons son travail : Il nous touche et nous pousse à confronter nos propres vues sur la migration et notre indifférence envers les états de victime.